Des rives de la Méditerranée à l'Orient, de la Turquie aux sources du Gange, en suivant d'anciennes routes commerciales, parcourues par les caravanes depuis plusieurs millénaires, c'est, autant que possible, à pied que Matthieu et Françoise dérouleront un long chemin. En 2016, le premier mouvement de cette aventure les a conduits d'Istanbul à Téhéran en traversant l'Anatolie, les rivages de la Mer Noire, la Géorgie et l'Arménie. Fin août 2017, repartant de Téhéran, ils gagnent la Mer Caspienne ; puis après un transit rapide du Turkménistan, ils rejoignent l'Ouzbekistan, Boukhara, Samarkand, traversent la Ferghana puis atteignent fin novembre 2017 Bishkek, la capitale kirghize. Début septembre 2018, ils quitteront Och au Kirghizstan pour Irkeshtam d'où ils pénétreront en Chine ; puis après la traversée de la Kunjerab Pass, ils enteront au Pakistan, puis atteindront l'Inde et continueront vers Haridwar, but de leur périple.

Françoise

L’Orient est un rêve pour moi et si on fait le tour de mes voyages et de ce que j’en ai retenu, c’est cet Orient qui m’a le plus imprégné et qui m’a le moins fait me sentir touriste ; donc, en raccourci, on pourrait dire que l’Orient, ça fait partie de mon moi et, tout modestement, je l’ai vécu et je le vis. Cet Orient commence pour moi, curieusement, en Grèce avec ces musiques qui sont des plaintes, ces parfums qui ne sont déjà plus de chez nous (même l’Italie et l’Espagne avec leurs cuisines gouteuses et leurs vins restent bien occidentales), avec ces ruines que j’ai traquées autour de la Méditerranée et qui conduisent tout doucement en Turquie et autre pays de ce bout de la Grande bleue. À partir de ces découvertes, l’affaire était conclue … Plus rien ne m’empêcherait d’aller vers cette langueur et cette force, ces couleurs, ces sons, … vers l’Orient, quoi. Et un jour, j’ai plongé dans l’Inde. Alors là …

Partir sur les chemins, sentir mes pieds solidement posés sur d’autres terres, happer les couleurs et les odeurs, voir l’autre et me laisser voir par l’autre. Juste muser le nez au vent. Attraper des bouts d’une histoire au long cours qui a fait ces pays. Tourner dans sa bouche des noms de lieux qui, dans leur hermétisme, m’enchantent. Voir Palmyre et rêver de Zénobie, voir Jaisalmer et trembler en écoutant les pillages qui l’ont frappée, …, Trébizonde, Alamut, Istanbul, Samarcande … rien que les noms sont une musique.

2 commentaires:

  1. "Partir sur les chemins, sentir mes pieds solidement posés sur d’autres terres, happer les couleurs et les odeurs, voir l’autre et me laisser voir par l’autre."
    Esa vision, yo la comparto.
    Gracias y hasta pronto.

    (Mi Blog se titula DESDE LA INDIA 3)

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  2. Salut Mathieu, heureuse de voir que tu continue à te lancer dans de si belles aventures et belle analyse aussi :"On reste face à soi-même, le regard autant que possible tourné vers l’intérieur, en harmonie avec une écoute attentive du corps. L’équilibre subtil entre la maîtrise de l’expression erratique de ses pensées et l’attention portée à une démarche physique continue et tranquille, reste pour moi la clé de cette expérience unique. Avoir les deux pieds sur terre, le corps et l’esprit en unité, et faire de chaque endroit un lieu de pratique, c’est prendre le temps d’aller à la source pour retrouver l’essentiel.". Merci pour cet enrrichissant partage. Bonne continuation et surtout belles énergies...Amel (rencontré lors de la marche de Bosnie)

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