Une idée posée par Matthieu autour d'une table à Pondichéry, suivre une des routes de la soie, partir sur les chemins vers l'Orient, marcher sur les traces des caravanes. Et cette idée rebondit dans la tête
de Françoise, l'idée s'étire, se déploie, s'enlumine. "Tu pars quand ?", puis, insidieuse "Tu pars seul ?", puis, timide "J'en rêve ; je pourrais partager ta route ?"
Pendant un an, l'idée s'est renforcée, les rêves l'ont nourrie, et un jour, la route est tracée, partant d'Istanbul, nous rejoindrons Téhéran par la Géorgie et l'Arménie. Nous avons glané quelques informations, ébauché ce blog, acheté l'indispensable, rejeté le superflu, réservé un aller simple pour Istanbul, ... Bref, nous nous sommes lancés dans des préparations de plus en plus intenses. C'est que, partir pour un voyage au long cours demande préparations. Chacun le fait à sa manière.
D'abord, le sac. Ce sera notre fidèle compagnon sur la route. Il se doit d'être léger, complet mais aussi il doit posséder une certaine fermeté pour nous offrir un agréable dossier lors des pauses. Il n’existe pas de formule miracle, le sac est le reflet de chacun, de ce qu’il considère
comme étant nécessaire et suffisant. La composition du sac s’adapte aux circonstances. La préparation du sac est également un apprentissage à la séparation et à vivre avec le strict nécessaire.
Le travail sur les cartes, le traçage de sa route se fait comme un marin définit sa navigation. On affirme des choix, des options en fonction du temps à parcourir, de la distance, des escales, des choix techniques, des possibilités de ravitaillement, des amis sur le chemin (ses jalons) …. Et l’on s’adapte aux circonstances, et l’on devient fluide. Préparer sa route conduit à la réflexion, et permet de se familiariser avec l’épreuve à venir. On apprend petit à petit à pacifier ses anxiétés, ses incertitudes. Cet exercice long prépare le marcheur à ancrer le projet, à le façonner, à l’ébaucher, à mettre en place les outils et les solutions les plus pertinentes du moment.
Préparer sa route, c’est aussi préparer son environnement, famille, amis, travail. Mettre en mouvement un ensemble de forces et de conditions de cette longue séparation comme par exemple satisfaire à ses obligations administratives, impôts, banque, couverture maladie, assurances.
Partir c’est également apprécier les risques, trouver des solutions de remplacement, se familiariser avec des situations
Partir. Le mot n'est pas juste. Ce n’est pas le bon terme pour ce qui se fera ... Certes, un jour de juillet, nous fermerons notre porte pour monter dans un train, puis dans un avion, puis etc. Mais partir, non. Même au bout du monde, on s’embarque avec tout ce que nous avons vu, aimé, détesté (ça, OK, on pourrait le laisser), fait, pas fait, entendu, …
Disons plutôt que nous allons vers Istanbul, Trabzon, Erevan, Tabriz, Téhéran, vers des rencontres, des échanges, des rêves éveillés.
NB : ce texte reprend largement un article rédigé par M. de Lamarzelle dans un ouvrage collectif (p.115) Compostelle Cordoue Marche et rencontre (sous la direction de Louis Mollaret et Gabrielle Nanchen) – édition Saint Augustin - juin 2012
de Françoise, l'idée s'étire, se déploie, s'enlumine. "Tu pars quand ?", puis, insidieuse "Tu pars seul ?", puis, timide "J'en rêve ; je pourrais partager ta route ?"
Pendant un an, l'idée s'est renforcée, les rêves l'ont nourrie, et un jour, la route est tracée, partant d'Istanbul, nous rejoindrons Téhéran par la Géorgie et l'Arménie. Nous avons glané quelques informations, ébauché ce blog, acheté l'indispensable, rejeté le superflu, réservé un aller simple pour Istanbul, ... Bref, nous nous sommes lancés dans des préparations de plus en plus intenses. C'est que, partir pour un voyage au long cours demande préparations. Chacun le fait à sa manière.
D'abord, le sac. Ce sera notre fidèle compagnon sur la route. Il se doit d'être léger, complet mais aussi il doit posséder une certaine fermeté pour nous offrir un agréable dossier lors des pauses. Il n’existe pas de formule miracle, le sac est le reflet de chacun, de ce qu’il considère
comme étant nécessaire et suffisant. La composition du sac s’adapte aux circonstances. La préparation du sac est également un apprentissage à la séparation et à vivre avec le strict nécessaire.
Le travail sur les cartes, le traçage de sa route se fait comme un marin définit sa navigation. On affirme des choix, des options en fonction du temps à parcourir, de la distance, des escales, des choix techniques, des possibilités de ravitaillement, des amis sur le chemin (ses jalons) …. Et l’on s’adapte aux circonstances, et l’on devient fluide. Préparer sa route conduit à la réflexion, et permet de se familiariser avec l’épreuve à venir. On apprend petit à petit à pacifier ses anxiétés, ses incertitudes. Cet exercice long prépare le marcheur à ancrer le projet, à le façonner, à l’ébaucher, à mettre en place les outils et les solutions les plus pertinentes du moment.
Préparer sa route, c’est aussi préparer son environnement, famille, amis, travail. Mettre en mouvement un ensemble de forces et de conditions de cette longue séparation comme par exemple satisfaire à ses obligations administratives, impôts, banque, couverture maladie, assurances.
Partir c’est également apprécier les risques, trouver des solutions de remplacement, se familiariser avec des situations
Partir. Le mot n'est pas juste. Ce n’est pas le bon terme pour ce qui se fera ... Certes, un jour de juillet, nous fermerons notre porte pour monter dans un train, puis dans un avion, puis etc. Mais partir, non. Même au bout du monde, on s’embarque avec tout ce que nous avons vu, aimé, détesté (ça, OK, on pourrait le laisser), fait, pas fait, entendu, …
Disons plutôt que nous allons vers Istanbul, Trabzon, Erevan, Tabriz, Téhéran, vers des rencontres, des échanges, des rêves éveillés.
NB : ce texte reprend largement un article rédigé par M. de Lamarzelle dans un ouvrage collectif (p.115) Compostelle Cordoue Marche et rencontre (sous la direction de Louis Mollaret et Gabrielle Nanchen) – édition Saint Augustin - juin 2012