Notre curiosité nous a ainsi conduit à Qasr-al-‘Arifan, un petit village, proche de Boukhara. oú est né Mohamed Bahouddin Naqshbandi grand maître soufi né en 1317 ou 1318.
Une des caractéristiques des enseignements de Naqshbandi est le don de sa personne au service aussi bien de ses frères en humanité qu'envers les animaux qui sont, selon lui, des créatures de Dieu, particules d’un corps unique. L'idée pour un bouddhiste reste séduisante. Mais le seul bémol est de voir en face du mausolée un magnifique vautour du désert entravé.
Naqshbandi, même en ayant des disciples, a toujours cherché à nouer des contacts avec de nouvelles personnes afin de parfaire ses connaissances auprès d'autrui.
Sa philosophie pourrait se résumer en une phrase : «Dieu dans le cœur et le travail dans les mains». Il ne demandait pas à ses disciples de se couper du monde, mais au contraire d"en faire partie, et de prendre des métiers utiles à la société. Selon lui, il n’est pas possible de parler de quelque chose sans l’avoir au préalable expérimenté. Son style de vie, austère et discret, prônait le partage, et Il montrait un chemin qui mène à la sincérité et à l'oubli de soi.
Le rayonnement du maitre soufi Naqshbandi dépasse le cadre de l'Asie centrale. Sa popularité toujours vivace aujourd’hui en font la personnalité la plus vénérée de la ville de Boukhara.
Il avait émis le souhait d'être enterré dans son jardin. Mais ce n’est bien plus tard, en 1544, que le Mausolée et le khanqah (monastère soufi) furent construits. Le site a, par la suite, également servi de nécropole pour des descendants de Tamerlan et des souverains de Boukhara
Le mausolée devint à partir de sa fondation au XVIème siècle, un grand lieu de rassemblement pour les intellectuels Abandonné sous la domination soviétique, le site a retrouvé son lustre d’antan par une très belle restauration qui en font un lieu unique de recueillement. Endroit sacré pour de nombreux musulmans ce mausolée a été qualifié de "Mecque" de l'Asie Centrale. Les pèlerins y pratiquent aujourdhui certains rites qui pourraient sembler ésotériques.
Comme de passer autour du tronc sèché d'un ancien mûrier qui symbolise pour les dévots la réalisation des souhaits des croyants. Seuls touristes non musulmans sur ce lieu de pélerinage, nous avons ressenti le calme et la fraîcheur de cet endroit qui nous a vraiment réjouis.
Matthieu et Françoise