Si vous passez un jour sur les rives du lac Sapança en Turquie, ne manquez pas de vous arrêter dans la petite ville d'Arifye. Ce n'est certes pas un spot touristique mais, placée sur la route Istanbul-Ankara, elle vaut le détour par l'animation tranquille de son centre ville. On commence à y voir des maisons traditionnelles aux murs de briques et colombages et aux toits à quatre pans. Nous y sommes arrivés tôt après une étape relativement courte ayant fait, la veille plus de 38 km.
Arifye a certainement du bénéficier il y a quelques années d'un professeur de français et nous avons rencontré plusieurs personnes qui nous ont fait un fier étalage de leur vocabulaire. Nous y avons logé au Palas Otel, coincé entre un koaför et la police. Le terme Palas était peut-être un peu excessif mais nous y avons été chaleureusement accueilli par un jeune réceptionniste éveillé qui avait lui, visiblement sèché les cours de français (d'anglais, également). La femme de ménage avait passé 10 ans en Italie et il lui en restait un bon échantillon de vocabulaire de la langue de Dante.
Trouver un restaurant est chose importante en voyage. Et à Arifyie, nous sommes tombés sur le restaurant Bi-Mola. Imagınez une isba mınıature, pourvue d'une miınuscule terrasse. Une pièce unique. Au centre, un vieux fourneau. Dans un coin, la cuisine sur laquelle règnent les grands parents. Au mur, les dessins des enfants. La fille de la maison au service. Elle nous initie aux délices de la cuisine turque. C'est ainsi que Matthieu a gouté au koefte ekmek, sorte de hamburger surdimensionné. İl a lachement jeté l'éponge avant la fin.
Le lendemain matin, nous reprenons la route à l'aube. Errements habituels dans le dédale des routes d'accès à la nationale D100 que nous projetons de suivre. Après une demie heure d'essais / erreurs et de retours sur nos pas, nous nous adressons à un policier qui a aussitôt pris sa voiture pour nous sortir de ce plat de spaghettis de bitume et nous amener dans la bonne direction.
M & F