Des rives de la Méditerranée à l'Orient, de la Turquie aux sources du Gange, en suivant d'anciennes routes commerciales, parcourues par les caravanes depuis plusieurs millénaires, c'est, autant que possible, à pied que Matthieu et Françoise dérouleront un long chemin. En 2016, le premier mouvement de cette aventure les a conduits d'Istanbul à Téhéran en traversant l'Anatolie, les rivages de la Mer Noire, la Géorgie et l'Arménie. Fin août 2017, repartant de Téhéran, ils gagnent la Mer Caspienne ; puis après un transit rapide du Turkménistan, ils rejoignent l'Ouzbekistan, Boukhara, Samarkand, traversent la Ferghana puis atteignent fin novembre 2017 Bishkek, la capitale kirghize. Début septembre 2018, ils quitteront Och au Kirghizstan pour Irkeshtam d'où ils pénétreront en Chine ; puis après la traversée de la Kunjerab Pass, ils enteront au Pakistan, puis atteindront l'Inde et continueront vers Haridwar, but de leur périple.

jeudi 25 octobre 2018

Les rêves d’une petite fille du pays Hunza



Pendant plusieurs jours, nous avons longé la rivière Hunza, dans le nord du Pakistan. Ici, la rivière s’est frayée un passage au milieu des massifs du Karakoram en de sombres gorges



Nous marchons sur une route surmontée de rochers impressionnants. Ça et la, aux endroits où arrivent les vallées glaciaires dont les flux vont alimenter la Hunza, l’espace s’élargit et on peut voir les glaciers tout proches.


Plus loin, on débouche sur un lac bleu émeraude. Le lac d’Attabad s’est formé suite à un glissement de terrain en décembre 2010. La masse de terres et de roches qui a subitement coulé de la montagne a créé un barrage naturel et le lac s’est formé au cours des 5 mois suivants. Cette catastrophe naturelle qui a fait une vingtaine de victimes et englouti l’ancienne route, est devenue maintenant une attraction touristique pour les pakistanais


Lors de notre deuxième jour de marche, nous débouchons sur une vallée riante. Ici, on cultive abricots, cerises et pommes. Les vergers soigneusement entretenus entourent les villages. Les stands de pommes, fruits secs et jus de fruits s’échelonnent sur le bord de la route. Bien sûr, on nous offre des fruits.



Un des vendeurs nous propose de venir boire le thé chez lui. Nous traversons son jardin et sur l’invitation de sa fille, entrons dans la pièce de réception traditionnelle que possède toute maison Hunza. Une ouverture dans le toit éclaire le milieu de la pièce, un espace autour duquel s’asseyent les hôtes sur des tapis. Un code rigoureux désigne les places des invités. Aïcha, notre hôtesse de Passu, nous en fera visiter une très ancienne (plus de 200 ans). Nous y avons admiré de magnifiques portes en bois sculptées.





Mais revenons à notre invitation à boire le thé et retrouvons la gamine de douze ans qui jouait à la parfaite hôtesse. Meherangaz parlait un anglais parfait dont certains petits français pourraient bien s’inspirer.
Sa mère apporte un plateau avec le thé et une galette de pain frais ; notre jeune hôtesse nous initie au thé Hunz, thé au lait dans lequel on trempe un bloc de sel gemme.


Comme toutes les petites filles, Meherangaz rêve à ce qu’elle fera quand elle sera grande. Meherangaz sait ce qu’elle veut. C’est décidé : elle sera pilote de ligne.


Matthieu et Françoise