Des rives de la Méditerranée à l'Orient, de la Turquie aux sources du Gange, en suivant d'anciennes routes commerciales, parcourues par les caravanes depuis plusieurs millénaires, c'est, autant que possible, à pied que Matthieu et Françoise dérouleront un long chemin. En 2016, le premier mouvement de cette aventure les a conduits d'Istanbul à Téhéran en traversant l'Anatolie, les rivages de la Mer Noire, la Géorgie et l'Arménie. Fin août 2017, repartant de Téhéran, ils gagnent la Mer Caspienne ; puis après un transit rapide du Turkménistan, ils rejoignent l'Ouzbekistan, Boukhara, Samarkand, traversent la Ferghana puis atteignent fin novembre 2017 Bishkek, la capitale kirghize. Début septembre 2018, ils quitteront Och au Kirghizstan pour Irkeshtam d'où ils pénétreront en Chine ; puis après la traversée de la Kunjerab Pass, ils enteront au Pakistan, puis atteindront l'Inde et continueront vers Haridwar, but de leur périple.

dimanche 2 octobre 2016

Poussières d'histoire en Géorgie

Il n'est pas dans nos intentions de vous raconter l'histoire de la Géorgie. Nous en serions bien incapables. Mais nous ne résistons pas au plaisir de vous faire partager les miettes du passé géorgien telles qu'un marcheur les ressent le long de la route.
Ce qui nous saute aux yeux, en arrivant de Turquie, ce sont les restes de l'époque soviétique. Toute bourgade de moyenne importance aligne des rangées d'immeubles gris, au béton qui s'effrite, aux écoulements d'eau percés, aux fenêtres cassées. Construits pour loger la classe laborieuse, ils hébergent maintenant une population aux emplois précaires, les quelques entreprises locales ayant été démantelées lorsque le bloc soviétique s'est fissuré.
Plus positif, les voitures, camions et bus russes continuent à sillonner les routes pour le plus grand bonheur de leurs propriétaires. Leur style désuet, leurs couleurs qui vont d'un strict kaki à un bleu tendre en passant par toute la gamme des jaunes et bruns, la rouille à divers étapes d'avancement qui ponctue la carrosserie, les pare-brises éclatés, leurs moteurs tonitruants et la délicieuse odeur d'huile et de pétrole qu'ils diffusent généreusement nous ont accompagnés dans toute la traversée du pays. Ces véhicules sont d'une solidité admirable. Il faut certes un certain doigté pour les maîtriser mais même sur les pires chemins de montagne, ils roulent et accomplissent leur devoir sans faiblir.










Le symbole de la "faucille et du marteau" se voit encore sur certains bâtiments. Quelques tags sur les murs montrent encore une forme de nostalgie.




Le boulier, vieil outil des pratiques comptables de l'URSS traîne encore dans certains magasins.


À la sortie d'un village, nous passons devant la tombe d'un héros local engagé dans l'armée soviétique et tombé au combat lors de la dernière guerre mondiale. Il est généreusement enterré ici avec son tank T34, tout droit issu de la grande bataille de Koursk. Presque tous les villages ont payé leur tribut lors de la dernière guerre mondiale. Souvenirs des combattants géorgiens héros de l'armée soviétique.




L'indépendance de la Géorgie, si elle a redonné le pays aux géorgiens s'est hélas accompagnée de situations difficiles. C'est, par exemple, l'ancienne professeur de français qui se retrouve à vendre des pâtés dans les rues de Tbilissi. Encore a-t-elle encore un métier. On croise beaucoup de vieilles personnes, sur les trottoirs de la capitale, qui sont obligées de mendier ou qui se sont trouvées de pauvres moyens de gagner quelques laris avec une vielle balance, trois ou quatre roses récupérées sur un étal, ...

Autre trace du passé, les mosquées dont le mince minaret dépasse des villages de montagne sont la pour nous rappeler que la région a été sous la coupe de l'empire ottoman. Une magnifique mosquée ancienne est encore en service à Tbilissi.



Enfin, lors d'une incursion à Vardzia, village perdu au fond d'une vallée magnifique, nous avons été émus par tous les géorgiens, principalement des jeunes, qui viennent se ré-approprier leur histoire. À Vardzia, on peut voir creusé dans la falaise, une centaine de grottes constituant un immense ensemble monastique, créé au XIIème siècle. Ce site est également lié à Tamari, la plus grande reine de Géorgie qui, enfant, s'était, selon la légende, cachée dans les grottes et qui, à l'accession au trône à développé le site. Il s'agit donc d'une endroit chargé d'histoire pour tous les géorgiens.






Matthieu et Françoise