Des rives de la Méditerranée à l'Orient, de la Turquie aux sources du Gange, en suivant d'anciennes routes commerciales, parcourues par les caravanes depuis plusieurs millénaires, c'est, autant que possible, à pied que Matthieu et Françoise dérouleront un long chemin. En 2016, le premier mouvement de cette aventure les a conduits d'Istanbul à Téhéran en traversant l'Anatolie, les rivages de la Mer Noire, la Géorgie et l'Arménie. Fin août 2017, repartant de Téhéran, ils gagnent la Mer Caspienne ; puis après un transit rapide du Turkménistan, ils rejoignent l'Ouzbekistan, Boukhara, Samarkand, traversent la Ferghana puis atteignent fin novembre 2017 Bishkek, la capitale kirghize. Début septembre 2018, ils quitteront Och au Kirghizstan pour Irkeshtam d'où ils pénétreront en Chine ; puis après la traversée de la Kunjerab Pass, ils enteront au Pakistan, puis atteindront l'Inde et continueront vers Haridwar, but de leur périple.

lundi 9 octobre 2017

Le muralisme en Iran

On se souvient de la gigantesque fresque post-révolutionnaire "Down with the USA" que l'artiste iranien Mehdi Qadyanloo avait réalisée sur un immeuble de Téhéran. Sur l'immense drapeau américain, des têtes de mort remplaçaient les étoiles et des bombes tombaient des bandes rouge.


Si cette œuvre a fait connaître son auteur dans le monde entier, celui-ci aspirait dorénavant à utiliser ses talents de muraliste pour prôner la paix. Depuis quelques années, la municipalité de Téhéran travaille à un projet d'embellissement de la ville et Mehdi Qadyanloo est à nouveau sollicité. La capitale iranienne est une ville polluée et grise. Ici, les hivers sont très froids et la chaleur en été peut devenir infernale. Les immeubles ont donc peu de fenêtres et le plus souvent, 3 de leurs façades sont borgnes. Ce sont des surfaces idéales pour apporter de la couleur dans cet environnement impersonnel. Les nouvelles fresques de Mehdi Qadyanloo rappellent des tableaux de Magritte.


D'autres artistes ont suivi ce mouvement et, c'est ainsi, que dans l'aridité du plateau iranien, les habitants des villes champignons qui poussent le long de la route Tabriz-Téhéran peuvent se rafraîchir virtuellement à la vue d'une généreuse cascade.


Si les murs peints ont tendance à faire une part moins prégnante à la guerre et aux shahids (martyrs) ceux-ci n'ont pas disparus complètement. Les soldats morts en Syrie remplacent ceux qui sont tombés lors de la guerre contre l'Iraq.



Ville sainte oblige. À Mashad, un gigantesque Coran a été superbement peint sur le mur d'une maison proche du mausolée de l'Imam Reza.



D'autres murs apportent de l'espoir. Presque toutes les écoles ont des fresques sur leurs murs. Celles-ci sont souvent naïves et leurs couleurs fraîches ravissent le passant.




Ailleurs, c'est le métier du propriétaire de la maison qui est représenté.



Youssefabad est un petit village du Korassan. Tout le long de la route, les murs d'enceinte des fermes font assaut d'originalité pour nous offrir une vision de la vie à l'intérieur des cours. On peut remarquer que, pour ces descendants des tribus de la steppe, le tapis tient une grande place.





Quant à cette dernière fresque, son message restera à jamais mystérieux pour nous ...



Françoise et Matthieu